L'avenir du FAI associatif passe par le VPN

Les FAI associatifs en France sont de plus en plus nombreux, et ils viennent diversifier un paysage squatté par les quelques gros FAI commerciaux habituels, et les nombreux mais méconnus FAI locaux qui ont su faire leurs trous dans certaines zones dites «blanches» et rester assez petits pour survivre et ne pas déranger.

Contexte des FAI associatifs récents

Depuis quelques années et en particulier depuis que le vieux FDN s'est mis à faire de l'ADSL en 2005 pour revenir se placer sur le terrain concurrentiel, se sont multipliées en France les association qui proposent des services d'accès à internet dit «alternatifs».

Leur principal avantage affiché est de proposer une approche éthique et respectueuse du métier, notamment en apportant la garantie molle (puisque la réalité n'est pas toujours conforme) de protéger la vie privée des abonnés. Un autre avantage est de permettre d'associer l'utilisateur aux décisions, ce qui suppose une information quantitativement et qualitativement suffisante pour ne pas déposséder l'abonné d'un véritable pouvoir de décision… Passons !

La technologie d'accès

Certaines de ces associations ont fait très tôt le choix de développer leur propre infrastructure réseau pour collecter les connexions de leurs abonnés. Eu égard aux moyens nécessaires pour déployer en filaire (cuivre ou fibre) et n'étant pas capables d'investir suffisamment, elle se sont alors tournées vers le sans-fil.

Mais la plupart souffrant d'une taille réduite et de la difficulté inhérente à déployer un réseau, fut-il sans fil, et à le connecter à un point d'hébergement pour bénéficier d'une connectivité avec internet, se sont rabattues sur la technologie ADSL.

ADSL la terrible

Asymétrique et inégalitaire à cause de la moins bonne qualité qu'elle apporte aux abonnés éloignés des répartiteurs, ADSL et ses dérivés est déjà la technologie d'hier. Elle n'est opérée que sur le dernier kilomètre comme on dit, et pour éviter d'avoir à refaire les investissements nécessaires à cette capillarité au plus près de l'abonné. Avec, en plus de ceux déjà cités, les défauts liés à l'utilisation de la paire de cuivre :

  • la nécessité d'avoir une ligne chez l'opérateur historique (surtout chez FDN et ses FAI affiliés qui ne savent pas faire d'accès dégroupés),
  • la dépendance vis-à-vis d'un support dégradé, vieillissant et facilement vulnérable

Face à ADSL, la fibre se développe et rend totalement obsolète une technologie que les FAI associatifs n'étaient déjà pas à même de s'offrir.

ADSL la gourmande

Pire, pour les FAI associatifs qui proposent de l'ADSL, les modèles tarifaires de leurs fournisseurs sont de véritables gouffres qui font disparaître la quasi totalité des recettes. Victimes de surcroît d'un cruel ciseau tarifaire, les FAI associatifs se voient appliquer des tarifs qui leur rendent impossible de s'aligner avec les tarifs que leurs concurrents commerciaux proposent non seulement pour la même technologie, mais aussi pour la fibre !

Quand aux offres de revente pour la fibre, elles ne sont pas encore à la portée des FAI associatifs qui sont donc condamnés.

Enfin ADSL est aussi très gourmande sur les ressources humaines. Ce qui est difficile à gérer dans un contexte associatif. Or un support associatif n'a pas forcément beaucoup de plus de réactivité qu'un support commercial bien rôdé, et peut finalement s'avérer être une étape supplémentaire sans valeur ajoutée.

Comment survivre ?

Pourquoi s'acharner avec l'ADSL ? Une telle question posée dans une liste de discussion de FDN il y a quelques années m'a causé quelques soucis : on ne remets pas en cause impunément une technologie qui a autant marqué une structuré.

Marqué ? Mais au fait, pourquoi : jamais un membre de FDN n'a jamais eu à toucher un DSLAM ni un modem d'adhérent, hormis le sien ou pour dépanner, celui de son voisin. Et cela ce sera arrêté là puisque l'ADSL qui ne désigne que la technologie utilisée par l'opérateur de réseau sur le dernier kilomètre, n'est aucunement maîtrisée ni manipulée par le FAI associatif qui récupère une collecte en L2TP.

Par contre, tous les désagréments lui sont bien visibles, y compris techniques (épuisement des cartes sur les DSLAM, défauts des lignes, pertes de connectivité, dégradations, etc.) sans reprendre ceux cités plus haut.

Le Graal de l'accès internet

Alors, pour un FAI association, ADSL est-il incontournable pour apporter de l'accès internet à ses abonnés ?

Certainement pas. ADSL n'est qu'une technologie de support et de transport. La preuve : via le sans-fil, la fibre, ou même la 3G, on peut donner de l'accès à internet.

Or ce qui est important pour un FAI c'est d'apporter de l'IP à ses membres, de pouvoir éventuellement chiffrer cet accès, d'en garantir la neutralité (ce qu'il ne pourra de toutes façons pas faire ensuite sur internet), d'en assurer la confidentialité. Et d'apporter toutes ses vertus de FAI associatif.

Pour cela, il suffit d'apporter de l'IP. Et donc, il suffit d'un VPN entre l'abonné et le FAI.

Reléguer la ligne comme support

Dès lors, la ligne ADSL ou la fibre, ou encore le sans-fil, peu importe, il ne s'agit plus que d'un support. L'abonné peut choisir librement celui qu'il préfère aux conditions techniques et financières qui se présentent et qui lui conviennent. S'ouvre à lui un catalogue bien plus vaste, celui des FAI commerciaux, dont il utilisera même éventuellement les offres dual ou triple-play, et donc notamment les forfaits téléphonie…

Il suffit de monter un VPN par-dessus pour bénéficier d'un IP fournie par le FAI associatif, et d'une accès à internet neutre.

C'est ainsi le meilleur des deux mondes qui s'ouvre à l'abonné : le triple-play pour toute la famille et pour son aspect économique, le VPN associatif pour la vie privée et pour la neutralité de l'accès.

Comment c'est fait chez Gixe

Sur le petit opérateur associatif dont je m'occupe, Gixe, le choix a été fait de reléguer totalement la gestion des accès aux opérateurs commerciaux. Toute cette partie est donc transparente pour nous, qui n'avons pas à faire les intermédiaires techniques ni le relaifinancier pour une partie de l'on ne maîtrise pas.

Du coup Gixe a pu se concentrer davantage sur la recherche de solutions diversifiées répondant aux besoins qui peuvent survenir : redondance des serveurs, redondance des lignes d'accès (comme chez moi), choix de différents protocoles etc.

Si le sujet vous intéresse n'hésitez pas à nous contacter comme indiqué sur le site de l'association : http://www.gixe.net