Extrait des Conversations de Paul-Marie Coûteaux, qui invitait Alain Juillet le 23 juin 2024.
Paul Marie Coûteaux : Je vais vous citer quatre maux dont souffre le pays. Quantre ou cinq. Est-ce que vous pouvez les hiérarchiser en me disant le pire, le numéro deux, la médaille d'argent si vous voulez et la médaille de bronze. Les plus grands maux à mon avis, c'est : la désinstrualisation, l'échec de la transmission c'est-à-dire une génération qui a perdu le sens de l'histoire nationale et du patrimoine au sens civilisationnel du terme, troisièmement l'immigration, quatrièmement la colonisation culturelle et cinquièmement la perte générale de la souveraineté de l'état. J'en vois cinq, on peut en rajouter d'autres comme la question financière par exemple [..] Dans la désindustrialisation j'ajoute qu'il y a la question du travail : la réticence à travailler [..]
Alain Juillet : La première, la plus importante pour moi, c'est la perte de la connaissance de l'histoire. Parce que si on a plus de références on n'a plus rien. Et le drame du mouvement Woke qui est actuellement à la mode, c'est qu'on enlève toutes les racines. Et il n'y a plus d'arbre sans les racines, il tombe. Le premier c'est ça. La désindustrialisation est une catastrophe mais si les gens ne travaillent pas il ne peut pas y avoir d'industrie. Donc pour moi le premier c'est l'histoire, la deuxième c'est que les gens travaillent, que les gens soient motivés. Sinon il n'y a pas de pays. Le troisième c'est le problème de la souveraineté, parce que il faut qu'on affirme notre spécificité. [..] La France c'est pas l'Allemagne, c'est pas l'Europe, c'est la France, avec ses bons et ses mauvais côtés, elle peut fiare partie de l'Europe, elle doit faire partie de l'Europe d'une certaine manière bien sûr, là-dessus moi je suis Gauliste ; mais l'Europe des Nations
Paul Marie Coûteaux : le Général disait « des états »
Alain Juillet : C'est encore mieux, l'Europe des états. Mais je ne crois pas une seconde que nous pouvons nous diluer dans l'Eurpe : parce que la dilution aboutit toujours à la disparition. La dilution se termine par la disparition [..] Et quand on voit les capacités de réaction, les forces des pays du nord de l'Europe, de l'initiative des « trois mers », les treize pays du nord de l'Europe, on voit comment ils s'organisent, comment ils se développent, comment ils sont volontaires : si nous on est trop Européens, par rapport à eux qui ne sont Européens que dans leur vision bien spécifique, on diparaît, on est dilués, on existe plus. Voilà les trois premiers.
Paul Marie Coûteaux : Vous avez écarté un peu l'immigration ?
Alain Juillet : Non non mais je vais y venir, pour moi l'immigration c'est encore autre chose, c'est une conséquence. Le quatrième, c'est le culturel. Moi dans la colonisation culturelle je mets ce qu'on appelle maintenant les techniques d'influence, c'est-à-dire la manipulation de l'information au profit de puissances étrangères. Et ce que je regrette là-dedans, c'est que on nous parle beaucoup de manipulation de l'information venant de certains, les russes et les chinois, on ne parle jamais des autres. Et le western il a pas été inventé en Chine. Eh oui. Et là-dessus je pense qu'il y a une vraie réflexion à faire : on s'est fait influence, on se laisse influencer. La violence, la violence qui a dégénéré d'ailleurs dans nos banlieues, mais la violence au départ on nous la montre tous les jours à la télévision dans les films : elle vient d'où ? Eh oui.
Paul Marie Coûteaux : Vous savez que le premier président de la SACD, Robert de Flers -je ne me souviens pas de la citation exacte, on la trouvera dans le Nouveau Conservateur, 1922, disait : Les fims américains qui se propagent en France depuis la fin de la guerre -puisqu'ils ont été très forts dès lors pour se faire passer pour libérateurs et imposer leur cinéma, leur imaginaire etc.- et Robert de Flers disait : Cette violence qui passe par le film américain n'est pas dans nos mœurs, n'est pas dans nos traditions et elle peut tuer notre civilisation.
Alain Juillet : Et c'est ce qu'elle est en train de faire, on a banalisé la violence à travers les films. Donc moi je pense que la colonisation culturelle, ses conséquences sont dramatiques. Alors vous me direz avec tout ça j'ai pas parlé de… Bon la désindustrialisation, à partir du moment où on travaille on peut réindustrialiser…
Paul Marie Coûteaux : Il y a une motivation
Alain Juillet : Il y a une motivation, on peut réindustrialiser. Et ça permet d'affirmer effectivement une industrie est nécessaire, pour être un état-nation il faut une industrie solide parce qu'on ne peut pas vitre uniquement avec les services, ça c'est absurde, c'est une industrie qui crée de la valeur ajoutée donc il nous faut de l'industrie. Et là on a laissé faire, c'est une erreur stratégique majeure, d'avoir laissé filer l'industrie. alors vous me direz il reste l'immigration. Mais l'immigration moi que fais partie de ceux qui pensent que…
Paul Marie Coûteaux : c'est la conséquence de tout le reste
Alain Juillet :Mais oui, exactement. Si les gens travaillent, d'abord, les gens ont du boulot, on a peut-être moins besoin de trouver des gens ailleurs pour faire le boulot que les gens veulent pas faire, y'a peut-être aussi… Oui tout compte si vous voulez…
Paul Marie Coûteaux : Il y a peut-être l'esprit de défense qui a disparu, on se laisse envahir (parce que c'est une invasion) parce qu'on a perdu mes ??? de la France… C'est la conséquence. Pourrais-tu le répéter à notre ami Zemmour…
Alain Juillet : Ce qui est frappant aujourd'hui c'est que beaucoup de gens se focalisent sur l'immigration sans comprendre que c'est la résultante de tout ce qu'on vient de dire avant.